Musiques à la cour d’Aliénor d’Aquitaine
Création 2007 – pour archives – non disponible en concert
Romie ESTEVES : chant – Pascal LEFEUVRE : vielle à roue – Thomas BIENABE : luth
Basé en Aquitaine, depuis sa création en 1986, c’est pour L’ensemble Tre Fontane un parcours logique, de célébrer une femme d’exception, grande protectrice des troubadours : Aliénor d’Aquitaine, petite-fille de Guillaume IX d’Aquitaine, premier troubadour connu.
Le propos de ce concert, est de mettre en exergue, au travers des textes des troubadours et des trouvères, la personnalité d’Aliénor d’Aquitaine. Cette femme emblématique du moyen-âge, deux fois reine, a été une protectrice éclairée des troubadours, en les invitant à la cour française et anglaise, elle a ainsi permis le rayonnement de la lyrique occitane médiévale. Ses filles, ont repris le flambeau à sa suite. A travers elle, c’est un âge d’or de l’Aquitaine, terre des troubadours, qui sera évoqué, dont les plus célèbres sont originaires. Tre Fontane est devenu au fil des ans spécialiste de ces poètes médiévaux occitans. Pour mémoire l’ensemble a déjà réalisé : « les troubadours aquitains », « les troubadours du Périgord », « Luz de la Mediterranìa », « Chants de femmes – chants d’amour ».
Les idées qui nous guident :
Une belle héritière de 15 ans – une voyageuse – la croisade à laquelle elle a participé – un divorce – un remariage – la cour Plantagenêt – la reine courtoise – Aliénor en captivité – Fontevraud…
Pour réaliser ce concert, nous avons consulté de nombreux livres sur « la vie et l’oeuvre » d’Aliénor, il en ressort un grand choix de répertoires possible situé dans son espace temps. Pour évoquer ces voyages multilpes, sa généalogie sa descendance, le choix s’est orienté, par goût artistique vers le sud de l’Europe. Tout d’abord les troubadours, ils sont les artistes qui ont marqué le plus la vie d’Aliénor, les trouvères suivent, naturellement, puis … en route pour l’Espagne, le monastère et le codex de Las Huelgas, fondé par sa fille mariée au roi Alphonse VII de Castille ; et pour illustrer l’importance des chemins de la « reconquista » et de Santiago de Compostela, pour la famille des Ducs d’Aquitaine, nous interpréterons également des extraits du manuscrits des Cantigas de Sta Maria…
Tre fontane – archives – Tre fontane – archives -Tre fontane – archives -Tre fontane – archivesLe ProgrammeAb la dolchor del temps novel… – Guillaume de Poitiers (1071 – 1127)
…De là-bas, où est toute ma joie, je ne vois venir ni messager, ni lettre scellée ; aussi mon cœur ne dort ni ne rit…
… Il me souvient encore de ce matin où nous mîmes fin à la guerre ; elle
me fit un grand don, son amour et son anneau. Que Dieu me laisse encore
vivre assez pour que j’aie mes mains sous son manteau…Ja nuls oms pres non dirà sa razon… – Richard Cœur-de- Lion (1157 – 1199)
… Car je sais vraiment, en toute certitude, qu’un homme mort ou captif
n’a ni amis ni parents ; et s’ils m’abandonnent pour une question d’or
et d’argent, malheur à moi, mais pire encore pour mes gens, car après ma
mort ils en auront le reproche, s’ils me laissent ici prisonnier.
Je ne m’étonne point d’avoir le cœur dolent, car mon seigneur met ma
terre en tumulte ; et il ne se souvient plus du serment que nous nous
jurâmes l’un à l’autre sur les reliques. Je sais bien en vérité que je
ne serai plus longtemps prisonnier.
… Sœur Comtesse, que Dieu garde votre souverain mérite, et qu’il protège
la belle Dame que j’aime tant et pour laquelle je suis une première
fois prisonnier.Fortz chausa… – Gaulcem Faidit (1172 – 1203)
… Car Celui qui de Valeur était le chef et le père, le puissant et
vaillant Richard, roi des Anglais, est mort. Hélas ! Dieu, quelle perte
et quel dommage ! Quel mot terrible, et qu’il est cruel à entendre !
Mort est le roi et mille ans ont passé depuis qu’il y eut et qu’on
connut un homme aussi valeureux, et jamais il n’aura son pareil, si
munificent, si preux, si hardi, si prodigue… et jamais Charlemagne ni
Arthur n’eurent autant de valeur. Car, à vrai dire, il sut de par le
monde se faire craindre des uns et aimer des autres.
…Ah ! Seigneur dieu, vous qui êtes le pardon même, …Pardonnez-lui, car
dans sa détresse il en a besoin. Ne prenez pas garde à ses fautes,
Seigneur, mais qu’il vous souvienne de la manière dont il vous alla
servir.
——————–Estampie Anglaise– pièce instrumentale anonyme 14e sAmour querelle et bataille… – Chrétien de Troyes (113 ? – 1183)
Un cœur insensé, léger, volage Ne peut rien apprendre d’Amour. Tel n’est pas mon propre cœur :
Il sert sans espérer de merci. Avant d’avoir songé m’éprendre, Je fus envers lui dur et sauvage.
… C’est au prix fort qu’Amour m’a vendu Son fief ainsi que sa
seigneurie, Puisque au droit d’entrée j’ai dépensé Mesure et abandonné
Raison, … D’amour, je ne sais aucune issue, – Et que nul, jamais, ne
m’en dise une ! …Mon cœur, ce n’est pas lui qui muera. J’ai beau fonder
mon espoir en celle Dont je crains qu’elle ne me tue, Pour autant mon
cœur ne change pas…
Quand noif et grief et froidure… – Gace Brulé (1160 -1213)
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De monte Lapis – St Martial de Limoges version instrumentaleCasta Catholica – codex las Huelgas
O Maria virgo regia– codex las Huelgas———————–Can l’erba fresch’ e lh folha par… – Bernard de Ventadour (… 1147 -1194)
Lorsque l’herbe fraîche et les feuilles paraissent….
…. J’aime tellement ma dame et la chéris, je la crains et lui rends
hommage à tel point que jamais je n’ai osé lui parler de moi ; je ne lui
demande rien et je ne lui envoie rien. Mais elle connaît mon mal et ma
douleur, et quand il lui plaît, elle me fait du bien et m’honore…
… Je voudrais bien la trouver seule, qu’elle dormit ou qu’elle en fit
semblant, pour lui ravir un doux baiser, puisque je suis indigne de le
lui demander. Par Dieu, dame ! nous vivons peu notre amour ; le temps
passe et nous en perdrons la meilleure part ! Nous devrions nous parler à
l’aide d’un code secret, et puisque l’audace ne vous vaut rien, que
nous vaille notre ingéniosité !
…. Va, messager, et puisse-t-elle ne pas m’en estimer moins, si je crains de me rendre moi-même chez ma dame.Ab lo cor triste… – trobaïritz anonyme
… Et si je pouvais prendre congé du monde, avec l’agrément de Dieu,
comme je le fais d’Amour… Et c’est pour ça que je prie la mort de venir
en personne et sans attendre pour tuer mon cœur accablé, puisqu’elle a
tué Celui que mon cœur pleure tant, et qui est cause, nuit et jour, de
ma douleur et de mes soupirs.
…Il était noble, vaillant, accompli en fait d’honneur, et si hardi qu’il
en perdit la vie. Mon cœur commettrait donc une grande faute s’il en
aimait un autre après sa mort.
… Mon doux ami, bien que ne sois point sous terre, je suis morte depuis
longtemps – et que Dieu me protége ! : car je ne sens point d’autre mal,
si forte est la douleur qui s’incruste en moi, depuis que je vous ai
perdu.
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Chants de femmes, chants d’amour
Pour archives – non disponible en concert
Avec Hermine Huguenel : chant – Pascal LEFEUVRE : vielle à roue – Thomas BIENABE : luth
Elles ont pour nom : Na Casteloza, Clara d’Anduza, Béatrice de Die. Des femmes troubadours ou « trobaïritz », des femmes amoureuses, parfois de troubadours célèbres, qui l’ont dit avec des textes émouvants, beaux, parfois provocateurs.
Elles restent souvent méconnues, peu chantées car leurs musiques ne nous ont pas ou peu été transmises, nous utilisons le principe – très pratiqué au moyen-âge – du « contrefacto », technique qui consiste à associer un texte choisi à une mélodie déjà existante, ici empruntée à un autre troubadour, nous avons pu ainsi choisir quelque unes des plus belles mélodies du répertoire.
Ce concert est un « Voyage d’Amour », associant aux poèmes des trobaïritz, d’autres chants d’amour : ceux des cantigas de amigos et les chants mystiques d’Hildegarde de Bingen; servi par un chant féminin clair, incisif ; une orchestration parfois rythmée par les influences des musiciens arabo-andalous, passés maîtres dans l’art de la symbiose poésies/mélodies/rythmes.
Le programme
* En un vergier … « Alba » (trobaïritz / femme troubadour – anonyme – musique Guiraud de Borneil)
* Per joi que d’amor m’evenha… (Na Casteloza – trobaïritz – musique Guiraud Riquier)
* Quand vei lo pratz verdesir… (trobaïritz anonyme, musique Raimon de Miraval)
* Chominciamento di gioia (estampie italienne – XIVe)
* Mandad ei comigo… (Cantigas de Amigo – N° 2)
* Ay ondas que en vi veer… (Cantigas de Amigo – N° 7)
* Mia irmana fremosa… (Cantigas de Amigo – N° 3)
* Alleluya posui adiutorium (Perotin – début XIII° siècle)
* Deus Enim… (Hildegarde de Bingen – 1098 / 1178
* Aer Enim… (Hildegarde de Bingen)* Et Ideo… (Hildegarde de Bingen)
* Deus Anim rorem… (Hildegarde de Bingen) – chants mystiques extraits du Ms The Ursula Antiphons )
* Touchias de la nuba Ram Al Maya & Hijaz el’machriqui (musique andalouse du Maroc – Xe)
* Estat ai en greù cossirèr… (Comtesse de Die – trobaïritz – …fin XIIe – début XIIIe )
* Ja de chantar…(Na Casteloza – musique Sana Kaïm wa nisf Nahawand)
* Leu chansoneta e vil … (Guiraud de Borneil)
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AUCASSIN ET NICOLETTE
Spectacle Jeune public – conte musical
Création 2009 – pour archives – non disponible en spectacle
Théâtre des quatre saisons – Gradignan – 20 janvier 2009
Une chanteuse comédienne Romie Estèves : Nicolette
Un chanteur comédien Thomas Bettinger : Aucassin
Un comédien : Henri Bonnithon
Deux musiciens Pascal Lefeuvre : vielle, Thomas Bienabe : oud
L’histoire de deux adolescents, épris l’un de l’autre, que tout sépare, et qui se heurte à l’autorité parentale. Aucassin est le fils du comte Garin de Beaucaire, Nicolette est une captive sarrasine recueillie par le vicomte de Beaucaire. Le père d’Aucassin refuse que son fils épouse Nicolette, par crainte de mésalliance. Tout sépare les deux jeunes gens. Réussiront-ils à se retrouver ?
Cette « chantefable » raconte les épreuves des deux héros, avec un rythme soutenu, humoristique et légèrement ironique.
Les qualités des personnages centraux jeune homme / jeune fille, sont inversées.
Le véritable héros est le personnage féminin : Nicolette, qui se montre
dynamique et ingénieuse, c’est elle qui prend les initiatives.
Leur passion les emmène au pays de Torelore, où les hommes portent les
bébés et où l’armée est conduite par une femme. Cette armée se bat à
coup d’œufs, de fromage et de pommes pourries !
Divisée en poèmes (laisses) et en prose (récitation), l’histoire
était conçue pour être chantée, narrée, mimée. Elle permet de montrer
plusieurs registres de la création au Moyen-Age.
La géographie de ces aventures, donne la possibilité d’aborder plusieurs
répertoires : chansons de trouvères et de troubadours, des pièces
instrumentales d’Espagne d’Italie, et musique orientale pour certaines
parties du récit.
Public : 6e – 5e et CM2 – jauge de la salle 200 / 250 enfants.
coproduction : CARMA -IDDAC (Institut départemental de développement Artistique et Culturel)
avec l’aide de la DRAC Aquitaine.
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