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Le Duc en scène

Guillaume IX d’Aquitaine

Tre Fontane Fontevraut 14 6 2014

Cansos de Guilhem IX d’Aquitaine
Création 2013

Les jeux poétiques et amoureux de Guilhem, le prince troubadour
Guillaume IX d’Aquitaine est un personnage historique, il est le VIIe comte de Poitiers et le IXe duc d’Aquitaine.

Sa vida  : Le comte de Poitiers fut un des hommes les plus courtois du monde et l’un des plus grands trompeurs de femmes ; il fut bon chevalier d’armes et généreux en galanterie ; il sut bien trouver et chanter et il alla longtemps à travers le monde pour tromper les dames. Il eut un fils qui prit pour femme la duchesse de Normandie, dont il eut une fille qui devint l’épouse du roi  Henri d’Angleterre…

Guillaume IX d’Aquitaine – Guillaume de Poitiers, incarne le renouveau de la langue en élisant la langue d’Oc pour écrire ses vers. Il incarne aussi la rupture avec l’Eglise et la morale de l’époque, il sera excommunié à deux reprises.

Guillaume IX d’Aquitaine est connu pour être le premier troubadour, neuf ou onze pièces lui sont attribuées selon les manuscrits.

Les trois cansos : « Molt jauzens mi prenc en amar… », « Ab la dolchor del temps novèl… », « Pòs vezem del novèl florir… »,  posent le ferment de cette lyrique courtoise qui durera deux siècles.

La complexité de sa personnalité se retrouve dans ses écrits. Ses poésies aux multiples registres, nous donnent aussi à lire et à entendre :  la grivoiserie, l’érotisme, le récit gaillard, et un fabliau.

Le versant érotique et la dérision de l’idéalisme et de l’amour « platonique »

Companho, farai un vers (qu’èr) covinen Compagnon je ferais un vers qui sera comme il se doit
Et aura.i mais de foudatz no i a de sen,  Et il y aura plus de folie que de bon sens,
Et èr totz mesclatz d’amor et de joi et de joven. Et il sera tout mêlé d’amour, de joie et de jeunesse
Dos cavals ai a ma ssèlha, ben e gen ;  J’ai deux chevaux à ma selle bons et plaisants
Bon son ez ardit per armas e valen ; De bonne race, hardis au combat et valeureux ;
Mas no.ls puesc tener amdos, que l’uns l’autre non consen…. Mais je ne peux les tenir ensemble, car l’un ne supporte pas l’autre
Cavalier, datz mi conseill d’un pensamen ; Chevaliers, donnez un conseil sur cette pensée
Anc mais no fui eissarratz de cauzimen ; Jamais je ne fus si soucieux quant à mon choix
Re no sais ab cal me tenhan, de N’Agnès o de N’Arsen Je ne sais à qui m’en tenir de Dame Agnès ou de Dame Arsen

Le versant Don Juan  et où il nous parle aussi de son écriture

Ben vueill que sapchon li pluzor…Je veux que tout le monde sache
D’un vèrs, si es de bona color   Si ce vers est de bonne couleur
Qu’ieu ai tra(i)t de bon obrador ;  Que j’ai tiré de mon atelier ;
Qu’ ieu port d’aicel mestier la flor, Car de ce métier j’emporte la fleur,
Et es vertatz,  En vérité,
E puesc ne trair lo vèrs auctor,  Et je puis en prendre en témoin le vers lui-même
Quan èr lasatz.  Quand il sera lacé…

Qu’ieu sai jogar sobre coissi   Je sais jouer sur un coussin
A totz tocatz ;  A toutes sorte de jeux ;
Mas no sai de nuill mon vezi   J’en sais plus que tous mes voisins
Qual que.n vejatz.  Quels qu’ils soient

Farai un vèrs de dreit nien… « La chanson du néant » nous amène dans un jeu poétique, qui va de la négation de soi à l’autoportrait non dénué d’humour et d’ironie.

Je ne sais ni à quelle heure je suis né, Je ne suis ni joyeux ni chagrin, Je ne suis ni étranger ni familier Ni ne puis faire autrement Car j’ai ainsi été doté la nuit, Sur un haut tertre.

… Mais il me déplait fort de rester ici Alors je m’en vais…

Molt jauzens mi prenc en amar…

Sa chanson la plus classique, où la joie se mêle à l’amour et apparaît vraiment dans toute la magie de sa force.

E deu hòm mai cent ans durar  Et il vivra cent ans
Qui.l jòi de s’amor pòt sazir Celui qui aura la joie de son amour
Per son jòi pot malaus sanar  Grâce à la joie qui émane d’elle le malade peut guérir
E per sa ira sas morir, Et par sa colère elle peut tuer le plus sain,
E savis hòm enfolezir, Et le plus sage devenir fou,
E belhs hòm sa beutat mudar, Le plus beau perdre sa beauté,
E.l plus cortés vilanejar,  Le plus courtois devenir vilain
E.l totz vilàs encortezir. Et le plus vilain courtois.

Avec cette chanson, il pose aussi le code de la discrétion, du service, parler agir selon son plaisir. « Je n’ose lui déclarer ouvertement mon amour, Mais c’est elle qui doit choisir ce qu’il ya de mieux pour moi Car elle sait que près d’elle je dois guérir.

 Et pour conclure

Pos de chantar m’es pres talenz…

C’est la plus connue des chansons de Guillaume IX, elle est empreinte d’inquiétude et de tristesse, l’inquiétude du père, la tristesse de laisser cette vie. Elle ressemble à un planh écrit par lui-même, avant sa mort, dédié au monde qu’il a aimé et croit quitter.

L’ensemble Tre Fontane poursuit son chemin dans les pas des troubadours,  remontant aux sources de l’Art du Trobar. Rencontrer Guillaume d’Aquitaine pousse au respect, à la curiosité, et à l’humilité. Face à un personnage aussi contrasté, nous avons créé un spectacle hybride, entre musique, chant, récit. L’ensemble Tre Fontane a ainsi invité Laurence Benne à les rejoindre sur scène, dans cette création afin de pouvoir, entre voix de femme et voix d’homme, chant et récit, langue française et langue occitane, donner corps aux multiples registres du grand démiurge du trobar.

Les mélodies et les rythmes qui accompagnent les mots de Guilhem de Peitieus, sont pour l’essentiel des mélodies  empruntés à ses illustres sucesseurs : Jaufre Rudel,  Marcabru, Bernard de Vendatour, Guiraud de Borneil,

  • disponible toute l’année,
  • ouvert aux invités.
  • Genre : musiques du moyen-âge
  • Concert durée 70mn
  • actions pédagogiques

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